Les trois piliers d’une traite réussie sont : des vaches propres, une bonne routine de traite et un équipement de traite en parfait état de fonctionnement.

L’objectif est de protéger l’extrémité du trayon et de réduire le risque de pénétration des agents pathogènes de la mammite dans la mamelle.

Des trayons et une machine à traire sains et en bon état de fonctionnement sont essentiels pour empêcher les agents pathogènes de pénétrer dans la mamelle. Si la pression de vide est trop élevée, la traite devient douloureuse pour la vache, ce qui se traduit par une traite et une descente du lait de moins bonne qualité, y compris par l’expulsion du faisceau trayeur.

L’optimisation de l’hygiène et une bonne procédure de traite permettent de réduire le risque d’introduction de pathogènes dans la mamelle, qu’ils proviennent de l’environnement ou des mamelles infectées d’autres vaches.

Enfin, une bonne routine de traite garantit que les vaches ne sont pas réticentes à entrer dans la salle de traite et que leur temps de traite est le plus court possible. Cela permet de réduire le temps global de traite et de rendre la traite plus agréable pour les trayeurs.

L’extraction des premiers jets devrait faire partie de toute bonne routine de traite, car c’est le stimulus le plus fort et le plus robuste pour la descente du lait (libération d’ocytocine). Tout d’abord, il convient de tirer les premiers jets avant de nettoyer parfaitement les extrémités des trayons à l’aide d’une serviette propre ou en papier. Comme il faut 60 à 90 secondes avant que l’hormone n’atteigne la mamelle, la pose du faisceau trayeur au bon moment provoquera une bonne descente de lait. La mamelle sera traite plus rapidement, en moins de temps, ce qui réduira le risque de lésions du sphincter du trayon et de mammite.

L’extraction des premiers jets permet également une détection précoce des mammites cliniques.

Cependant, cette extraction comporte un certain risque de propagation des infections (agents pathogènes contagieux) d’une vache à l’autre. Ce risque doit être géré par des procédures d’hygiène : garder les mains propres, utiliser des gants de traite, des bols à fond noir pour recueillir les premiers jets, etc.

Un plan de traitement des mammites à la ferme vous permettra de traiter chaque mammite clinique de manière optimale, avec les meilleures chances de succès. 

Demandez à votre vétérinaire d’en établir un pour vous, et demandez une formation pour vous-même et vos collègues de l’exploitation. 

Cela dépend à la fois de l’état de la vache (et de son pis) et de l’agent pathogène en cause. Si la vache est malade ou souffre, elle aura besoin d’un traitement et de bons soins. Votre vétérinaire lui administrera probablement un traitement anti-inflammatoire pour réduire le gonflement et la réaction inflammatoire et pour soulager la douleur. Vous pouvez aider à réduire le gonflement en trayant fréquemment et complètement le quartier affecté. Veillez à ce que la vache puisse boire, manger et se reposer autant qu’elle en a besoin et qu’elle le souhaite.

Pour déterminer l’agent pathogène à l’origine de la mammite – et s’il est toujours actif dans le quartier affecté – un échantillon de lait doit être prélevé pour analyse. Il faut le faire avant tout traitement antibiotique !

S’il existe un plan de traitement pour l’exploitation, suivez le traitement prévu dans le plan. Des échantillons de lait doivent être prélevés régulièrement pour conforter et mettre à jour le plan de traitement.

Cela dépend d’un certain nombre de facteurs, notamment la valeur de la vache et les chances de guérison, l’âge ou la parité, les antécédents cellulaires et/ou de mammites cliniques, le nombre de quartiers touchés et l’agent pathogène en cause.

En général, les cas de mammites cliniques graves doivent être traités immédiatement, les cas légers et modérés seront traités en fonction de l’agent pathogène identifié. Suivez le plan de traitement de l’exploitation si vous en avez un. En ce qui concerne les mammites subcliniques, le moment optimal pour le traitement est celui du tarissement.

Tout d’abord, il est important de connaître l’ampleur du problème, s’il concerne que quelques vaches ou un plus grand nombre, s’il est chronique ou non, et quel groupe d’animaux est le plus touché. Un diagramme de décision peut aider à adopter une approche systématique.

La première étape consiste à réduire la pression d’infection dans l’exploitation. Demandez à votre vétérinaire de mettre en place un plan de traitement efficace des mammites dans l’exploitation et procédez à une évaluation dynamique de la traite pour vérifier que la trayeuse et la machine à traire fonctionnent correctement. Cela permettra également d’évaluer d’autres facteurs affectant la santé de la mamelle, tels que l’hygiène du bâtiment d’élevage, la nutrition et l’état de santé général des vaches. Veillez à vous fixer des objectifs et à vérifier vos progrès.

C’est certain ! Si vous n’enregistrez pas tous les cas cliniques, vous n’avez aucune idée de la situation réelle au niveau du troupeau. Non seulement vous ne serez pas capable de prendre des mesures au niveau du troupeau, mais vous ne connaîtrez pas les coûts induits, y compris les pertes de production laitière.

Il en va de même au niveau des vaches : si vous n’enregistrez pas les cas cliniques de mammites, vous ne saurez pas si une vache donnée a déjà souffert de mammite, une information dont vous avez besoin pour prendre des décisions optimales concernant le traitement des vaches taries, le traitement d’un cas clinique et la réforme.

Le prélèvement d’échantillons de lait à des fins de culture et de test de sensibilité aux antibiotiques permet de déterminer le meilleur traitement pour chaque vache. Apprenez à prélever correctement un échantillon de lait.

L’analyse des échantillons de lait vous donnera un aperçu fiable des agents pathogènes impliqués dans les mammites de votre exploitation, et vous aidera à prendre des décisions et à vous concentrer sur les mesures préventives. L’analyse de des échantillons de lait est également nécessaire au vétérinaire pour l’aider à mettre en place un plan de traitement sur mesure pour l’exploitation.

L’échantillonnage du lait est la clé du contrôle des mammites. Il est important d’apprendre à prélever correctement des échantillons de lait. Prélevez des échantillons de lait en cas de mammite clinique, de vaches à taux cellulaire élevé ou lors de l’élaboration d’un plan de traitement des mammites dans l’exploitation. En cas de suspicion de mammite, prélevez toujours un échantillon avant de traiter.

C’est une excellente question ! Il y a quelques règles à respecter :

• Le plan de traitement de l’exploitation – apposé sur le mur ou l’armoire de la zone de stockage – déterminera les médicaments que vous devez avoir sur l’exploitation.
• Gardez tout dans un endroit central, évitez de multiplier les zones où sont conservés les médicaments.
• Veillez à ce que la zone de stockage soit propre et bien éclairée, afin d’avoir une bonne vue d’ensemble de votre stock.
• Appliquez la règle du “premier entré, premier sorti” et ne commencez un nouveau produit que lorsque le plus ancien est terminé. Respectez les dates de péremption. Placez les produits les plus récents à l’arrière
• N’ouvrez jamais plus d’une bouteille ou d’une boîte d’un même produit à la fois et inscrivez la date d’ouverture sur la bouteille ou l’emballage.
• Nettoyez l’espace de stockage une fois par mois et jetez les produits périmés, commandez à nouveau du matériel tel que des gants et des tubes à essai si les stocks sont faibles.
• Apprenez à prélever des échantillons de lait et à administrer des médicaments injectables et des tubes intramammaires.

Les matériaux de la litière sont une source importante d’exposition de l’extrémité du trayon aux agents pathogènes des mammites, car l’extrémité du trayon repose sur la litière lorsque la vache est couchée. 

La litière peut contenir des agents pathogènes (environnementaux) des mammites, tels que Streptococcus uberis, E. coli, Klebsiella. 

La meilleure façon de limiter la pression d’infection provenant de la litière dans les étables à stabulation libre est de vérifier, d’entretenir et de rafraîchir les stalles 4 fois par jour. Veillez à ce que les zones de couchage soient sèches en particulier au contact des mamelles : enlevez la litière humide et sale, ajoutez de la litière sèche si nécessaire et assurez une excellente ventilation. Le sable est le matériau de litière idéal. Vient ensuite les litières compostées. 

Pour vérifier si vous faites du bon travail, contrôlez la note d’hygiène de la mamelle, des flancs et des côtés des pattes arrière. 

Au moment du tarissement, les mesures préventives des mammites sont les suivantes : 

• La production de lait doit être inférieure à 12 litres par jour au moment du tarissement ; 
• Les vaches doivent être le moins stressées possible et doivent toujours avoir accès à de l’eau fraîche et à de la nourriture ; 
• Utilisez des traitements intramammaires conformément au plan de traitement des vaches taries de la ferme, et/ou demandez conseil à votre vétérinaire pour chaque vache ; 
• Appliquer un obturateur pour trayons sur chaque vache afin de protéger la mamelle contre les nouvelles infections ; 

• Insérer les traitements intramammaires avec toutes les mesures d’hygiène qui sont conseillées. 

Quoi qu’il en soit, prenez soin de vos vaches taries ! 

Contrôlez les vaches taries 3 fois par jour pendant les 5 premiers jours, et les autres vaches taries au moins 2 fois par jour. Le premier point de contrôle est le remplissage du rumen [voir l’évaluation du remplissage du rumen], qui ne doit jamais être inférieur à 2,5 (un score de 2 est trop bas !). 

Les aires de couchage doivent être propres et sèches en permanence. Nettoyez, rafraîchissez et entretenez la litière dans les stalles libres au moins deux fois par jour. 

Poursuivre le traitement conformément au plan de traitement de la ferme. Ne passez pas à un autre traitement, sauf si votre vétérinaire vous le conseille. En cas de doute, appelez votre vétérinaire pour lui demander conseil. 

Dans la plupart des cas, l’agent pathogène responsable de la mammite disparait rapidement grâce au traitement antibiotique. Toutefois, les lésions tissulaires et la réaction inflammatoire mettent plusieurs jours à se résorber. Ce n’est qu’une fois que les tissus de la mamelle auront cicatrisé que le lait retrouvera un aspect normal.